#raconter

Nous sommes en juin 2022 et c’est la quatrième semaine que je passe à Castelnau-Montratier, entre l’Ehpad et la MAS. On m’appelle « la photographe ». On me demande des services : faire des photos d’identité, reproduire des images d’archive, aller faire des prises de vue d’un lieu situé à quelques kilomètres...

Comment garder le contact avec la folie ? À l’occasion de l’exposition « Toucher l’insensé » au Palais de Tokyo à Paris, c’est la question qui demeure. Voilà trois lieux du passé sur lesquels s’attardent cette exposition, ouvrant de petits morceaux d’archives restées dans les cartons, et les bandes vidéo dans les boîtiers entre 1950 et 2000.

C’était un soir de décembre, dans un cinéma près de la Sorbonne. On y projetait Histoires d’A. Certaines, certains avaient déjà vu ce film de 1974 ; d’autres, dont j’étais, le découvraient. Impression d’étrangeté et de familiarité qui donne à penser sur les cinquante ans qui nous séparent de ces luttes, mais aussi sur l’inégalité de l’accès à l’IVG, encore en 2024.

En 2019, j’ai succédé à une directrice d’hôpital qui était en poste depuis presque quinze ans et qui ne pratiquait pas l’informatique. Son bureau était garni d’armoires remplies de dossiers, courriers, notes, rapports, comptes rendus d’instances, tout sous format papier, soigneusement classés.

Il faut d’abord traverser les marais ; on regarde cette austère étendue en songeant aux visages des jeunes parachutistes alliés qui s’y sont noyés, à toutes ces vies brisées par l’événement. Dans ces marais reposent les héros de l’histoire. Il faut ensuite longer le cimetière militaire allemand…

Delphine Glachant est psychiatre, militante, ancienne présidente de l'Union syndicale de la psychiatrie. Dans un long témoignage, publié dans la revue Pratiques, cahiers de la médecine utopique, elle raconte son histoire. Nous le republions avec leur autorisation, tant il montre que le pire peut côtoyer le meilleur.

À la lecture de cette annonce alléchante – site historique de la psychiatrie française, la valeur patrimoniale et architecturale, qualité paysagère, mémoire collective –, je me suis trouvé replongé dans ma mémoire personnelle et affective. Perray-Vaucluse fut le lieu de mon entrée en psychiatrie.

Lors d'une cérémonie, le 1er février dernier à l'Oratoire du Louvre à Paris, la professeure Sophie Matheron a rendu hommage à Frédéric Edelmann, cofondateur de l'association Aides, puis d'Arcat-Sida.

Nous avons voulu voir l’exposition « Ripostes », dont notre ami Philippe Artières est un des artisans, en nous demandant quels enseignements en tirer pour aujourd’hui. Quels leviers recueillir dans les luttes passées pour tenter d'effriter les blocages de 2024 ? Mais le passé s’échange-t-il ?

Le médicament, c’était mieux avant ? Sûrement pas si on songe aux nombreux médicaments inutiles qui ont heureusement disparu du paysage. Encore moins si on regarde les progrès thérapeutiques apportés par de nombreux nouveaux médicaments ces vingt dernières années. Le médicament est un outil essentiel à notre bonne santé.