#raconter

Le train est propice au travail, même quand il est retardé. Le 7 juin, 20 minutes de retard. Le temps d’un café-croissant à la brasserie d'en face. Le prix ? 5,90 euros. Ce qui nous ramène aux pénuries de médicaments. Ce café-croissant, c’est plus du double que ce que coûte en pharmacie un traitement antibiotique (amoxicilline-acide clavulanique ou Augmentin°) pour un enfant : 2,58 euros le flacon de 30 mL (112 doses fractionnables) … pipette comprise.

Les EHPAD se pensent comme des lieux de vie, ils ne se pensent pas comme des lieux de mort, c’est ainsi que se forme le malentendu entre les personnes aidées qui savent qu’elles vont mourir, à une échéance proche au regard de la vie qu’elles ont vécue et souhaiteraient en parler et les aidantes se refusant à y prêter attention dans un effort collectif pour tenir la mort à distance.

Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu'il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu'au bout de la chose absurde. 

La lecture des traités des médecins du XIXe siècle est toujours précieuse, surtout quand le présent tremble. Lisant la monographie de Paul Garnier, « Des idées de grandeur dans le délire des persécutions », publié il y a presque 150 ans à Paris, je découvre les observations du grand aliéniste Legrand du Saulle sur des cas de mégalomanies. À la page 85, le cas d’un certain Jean-Paul C. Toute ressemblance avec des hommes politiques actuels est... comme on veut.

Le Dr Jean-Dominique Gonzalez, psychiatre, chef du secteur à l’hôpital de Millau, est un homme intègre. Il a travaillé, fait son boulot avec sérieux et honnêteté. Il a appris. Il a vieilli. Il a près de 65 ans. Et il pensait avoir réussi à construire quelque chose de solide. Début juin, au cours d’une brève conférence de presse, il s'est effondré en racontant sa mésaventure...

Véronique Fournier, qui vient d'écrire "Sept vieilles dames et la mort", et Sandrine Rui, sociologue, membre de l’équipe d’appui méthodologique de la Convention citoyenne sur la fin de vie, sont venues discuter du projet de loi sur l’aide active à mourir qui est débattu au Parlement. Où en est-on ? Répond-il à toutes les questions ? A-t-il été le fruit d’un processus démocratique ? Éléments de réponse.

Alors que le projet de loi sur la fin de vie est débattu à l'Assemblée nationale depuis le 27 mai, des associations militent pour « l'interruption volontaire de vieillesse ». Si le sujet du suicide des seniors reste tabou, il concernerait de plus en plus de personnes selon le ministère de la Santé. En 2021, plus de 25% des décès par suicide touchaient les plus de 65 ans. Ghislaine* a fait ce choix.

Un article de discussion d’un cas clinique paru au début du vingtième siècle attire mon attention par la formulation du titre qui présente un cas « conscient de sa situation ». Un jeune homme atteint d’une paralysie générale suite à une syphilis se donne la mort. Pourquoi se pend-on quand on souffre de paralysie générale ? Pour nous, c’est évident : pour échapper aux souffrances qu’endurent les autres patients. En 1911, la question n’est pas tranchée : ce passage à l’acte ne résulte-t-il pas d’un accès dépressif lié à la paralysie générale ?

À commencer par la montagne magique, le grand récit de Thomas Mann, la représentation de la tuberculose et de ses traitements est largement associée aux classes dominantes. Les sanatoriums, presque cinquante ans après leur disparition, s’inscrivent dans un album médical des riches. Or il y a eu, dès la fin du XIXe siècle, un souci pour les patients pauvres. Dans un article publié en 1897, un médecin rapporte l’entreprise menée à Berne, en Suisse, pour les indigents.

C’est quoi guérir ? Et une rémission ? À partir de quel stade invente-t-on un mot, et puis un stade, c’est quoi ? Un dépistage est-il un acte de prévention ? Les soins ont certes des effets, mais lesquels et sur quoi ? Être autonome dans ses décisions, bien sûr, mais avec quelle aide à la décision, justement ? C’est avec ces questions que trente ans durant Marie Ménoret a enquêté pas à pas sur les terrains de la médecine et de l’expérience du cancer.