#raconter

En 2020, tout semblait accablant. Des journées entières avec un tout petit nombre de mots qui circulait en boucle : virus, danger, mouchoir, vieux fragiles, sortie autorisée. Une année où les univers protecteurs qui nous concernent s’effondraient soudainement.

Dans l’ouvrage qu’il consacre en 1898 à La Charité privée à l’étranger, Albert Montheuil livre la description d’un lieu de vie aux Pays-Bas, qui frappe par sa modernité notamment dans son souci de respect de l’autonomie des personnes.

Daniel Defert est mort à l’hôpital Cognacq-Jay, où il était hospitalisé depuis un mois. Son compagnon, Jamil, était là, comme tous les jours, à ses côtés. Daniel est notre ami. Et pour VIF, il y avait en profondeur le souvenir et l’envie de lui être fidèle.

« Je propose un lieu de réflexion, de solidarité et de transformation, voulons-nous le créer ? » À la rentrée 1984, trois mois après la mort de Michel Foucault, Daniel Defert écrit cette lettre appelant à la création de l’association AIDES.

Les Anglo-Saxons ont trois termes pour désigner une maladie : sickness, ou le mal-être vécu par le sujet malade ; illness, qui décrit le statut social d'une maladie (est-elle valorisée, dévalorisée, à combien de jours de repos donne-t-elle droit...)…

On ne raconte pas un Daniel Defert. Tout au plus peut-on tenter de le conter. Ou alors il faudrait s’y mettre à plusieurs. Mais beaucoup ne sont plus là pour témoigner, à l’image de cette métaphore du Tipp-ex sur les carnets d’adresses…

En 1895, après trois années comme vice-recteur de La Martinique, Louis Garaud rentré en France, publie un volume rassemblant diverses études et observations de la vie sur cette île française de la Caraïbe. Dans le chapitre 32, il fait le récit de l’asile des vieillards.

Nombreux sont les métiers de « relation à la personne » qui, d'une manière ou d'une autre, tiennent une main courante – des notations régulières sur des situations qui méritent signalement ou de brefs comptes rendus d’entretiens, d’appels téléphoniques, de soins corporels, d’accompagnements…

Treize est son nom de scène, son nom de slam. Elle ne veut pas dire l’autre. Elle a 38 ans, elle a passé près de dix ans en psychiatrie, hospitalisée puis dehors. Et depuis quelques années, elle a tout coupé, traitements et psychiatre.

Nul besoin de connaître le professeur Yamamoto, psychiatre reconnu au Japon, pour comprendre en sortant de la salle noire qu’on vient d’assister à un moment précieux, comme le cinéma en produit parfois, celui de devenir le témoin privilégié…