#interroger
Schizophrène, autiste, neurodivers, normal. Aujourd’hui les frontières sont floues, en santé mentale des diagnostics se font et se défont, toujours plus contestés. Le jeudi 16 mai nous en avons débattu avec Bruno Falissard, pédopsychiatre, Juliette Speranza, philosophe, membre de France neurodiversité, Olivia et Fred, membres de l’association d’Humapsy. Extraits – choisis de façon un peu aléatoire - du débat.
La demande de diagnostic est évidemment compréhensible, légitime pour quelqu’un qui cherche à savoir ce qui se passe en lui, « dans sa tête » comme on dit. Pour les personnes de l’entourage cette question survient, chargée d’inquiétude : « mais qu’est-ce qu’il lui arrive ? », Mais trop souvent cette demande est transformée en une sorte d’injonction à désigner, non pour rassurer mais pour affirmer un savoir.
Le 24 avril 2024, France 3 difusait « Contrepoisons, un combat citoyen » documentaire coréalisé par Jean-François Corty et Valéry Gaillard, qui a pour objet une mobilisation citoyenne inédite et dissèque une problématique passionnante : les insuffisances des recherches autour des liens entre environnement et santé. Réflexions et regards croisés sur cette problématique.
Mal nommer les choses… La novlangue a un but : transformer la pensée sans que les locuteurs en soient conscients. À force de répéter les mots, vous finissez par les penser. C'est une pure manipulation dénoncée en son temps par G. Orwell, mais hélas parfaitement actuelle.
C’était finalement une bonne idée : faire l’impasse sur la question de la crise et les moyens. Et imaginer tout simplement l’avenir de la pédopsychiatrie, cette discipline essentielle mais aujourd’hui sinistrée. C’est en tout cas l’idée du travail qu'a terminé Bruno Falissard, qui préside la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des disciplines associées. Un rapport, intitulé «Quelle pédopsychiatrie pour le second quart du XXIe siècle ?».
Assisterait-on à un renversement de l’air du temps sur la place de l’usager dans le système de santé ? Il y a encore quelques temps, la place du patient était centrale et sa voix primordiale pour toute réforme. Et voici que depuis peu, les choses changent…
« L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l’équation ! », écrivait Averroès, le célèbre philosophe andalou du XIIe siècle. Nous en sommes encore là !
Si un Persan venait à atterrir en France en ce mois de mars 2024, et si dans son périple il venait pour s’enquérir de l’état de santé de la psychiatrie – et pour cela regarderait films, expositions, voire visionnerait des documentaires sur ce thème –, il en sortirait globalement admiratif et confiant, tant ce qu’on lui montre ces jours-ci a un côté bienveillant et nostalgique.
Grâce à Internet et aux technologies numériques, nous avons maintenant accès à toutes sortes de connaissances et de services qui nous facilitent grandement la vie. Mais tout cela devient problématique pour les personnes qui n’ont pas été habituées à utiliser les technologies numériques.
D’abord une déception… Tout ce temps passé, ces recours, ces débats, cette convention citoyenne, ces tribunes, un énième avis du Comité national d’éthique, et voilà que le président a décidé ce petit pas. Et ouvert ainsi un petit accès à l’aide à mourir.