#interroger

C’était finalement une bonne idée : faire l’impasse sur la question de la crise et les moyens. Et imaginer tout simplement l’avenir de la pédopsychiatrie, cette discipline essentielle mais aujourd’hui sinistrée. C’est en tout cas l’idée du travail qu'a terminé Bruno Falissard, qui préside la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et des disciplines associées. Un rapport, intitulé «Quelle pédopsychiatrie pour le second quart du XXIe siècle ?».

Assisterait-on à un renversement de l’air du temps sur la place de l’usager dans le système de santé ? Il y a encore quelques temps, la place du patient était centrale et sa voix primordiale pour toute réforme. Et voici que depuis peu, les choses changent…

« L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l’équation ! », écrivait Averroès, le célèbre philosophe andalou du XIIe siècle. Nous en sommes encore là !

Si un Persan venait à atterrir en France en ce mois de mars 2024, et si dans son périple il venait pour s’enquérir de l’état de santé de la psychiatrie – et pour cela regarderait films, expositions, voire visionnerait des documentaires sur ce thème –, il en sortirait globalement admiratif et confiant, tant ce qu’on lui montre ces jours-ci a un côté bienveillant et nostalgique.

Grâce à Internet et aux technologies numériques, nous avons maintenant accès à toutes sortes de connaissances et de services qui nous facilitent grandement la vie. Mais tout cela devient problématique pour les personnes qui n’ont pas été habituées à utiliser les technologies numériques.

D’abord une déception… Tout ce temps passé, ces recours, ces débats, cette convention citoyenne, ces tribunes, un énième avis du Comité national d’éthique, et voilà que le président a décidé ce petit pas. Et ouvert ainsi un petit accès à l’aide à mourir.

Depuis très longtemps, on ne sait nommer les personnes malades. Le mot fou est chargé d’un poids ancestral de peur et de rejet. Ne serait-ce pas, parce qu’il touche en chacun de nous, en chaque personne, en chaque individu, un « point » hypersensible et… inquiétant ?

Mathématicien, psychiatre et responsable d’une unité de recherche en santé publique, Bruno Falissard est venu débattre de la notion de neurodiversité, utilisée pour faire connaître des différences au sein de l'espèce humaine et les faire accepter en tant que variabilités neurologiques.

Les fins de vie sont toutes singulières et uniques. Ce constat, auquel s’ajoutent les interrogations sur la légitimité de la collectivité à intervenir dans le domaine le plus personnel qui soit, fait de la rédaction de la loi annoncée sur la fin de vie un exercice particulièrement ardu.

Mais pourquoi diable cela fonctionne-t-il aussi mal ? Pourquoi autant de morts liés à un mauvais usage des médicaments ? Pourquoi des prix ahurissants pour des bénéfices incertains ?... Éléments de réponses à l’aide de quelques extraits du débat organisé par VIF le 24 janvier dernier.