fous
Mario Colucci est un repère. Psychiatre, psychanalyste, directeur du Servizio Psichiatrico di Diagnosi e Cura (SPDC) du département des Addictions et de Santé mentale de Udine (Italie), il a longtemps travaillé à Trieste. Également auteur de nombreux travaux sur Franco Basaglia, il a accepté, pour VIF, de nous livrer sa réflexion sur la contention, reprenant des analyses passées.
Professeur de psychiatrie, chef de service d’un vaste secteur du Val-de-Marne au CHU de Créteil, Antoine Pelissolo est aussi premier adjoint au maire de Créteil. Il parle sans faux fuyant de la contention et de l’isolement en psychiatrie, faisant clairement la différence entre les deux, rappelant aussi qu’il y a des situations où le danger est réel.
Lors d’un séjour dans un village de montagne, j’ai été appelé au secours par une amie, pour un couple de personnes âgées, traumatisé par un incident assez dramatique qui s’est déroulé fin décembre avec leur petit-fils, Philippe, un jeune homme de 23 ans.
Depuis janvier 2025, VIF a décidé de se saisir de la question de la contention. Nous avons essayé de rendre compte de l’histoire de cette pratique, et donné place aux abolitionnistes. Retour sur la position alambiquée de la Haute Autorité de santé.
L’histoire de l’opposition à la contention est ancienne ; elle a ses figures en France et dans le monde. Elle est faite de textes et d’images. Dans un livre de Sander L. Gilman, Seeing the insane, paru à New York en 1982, j’ai découvert William Norris, patient du Bethlem Hospital en 1814.
Il est unique, obstiné, précis. Depuis des années, Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique, aujourd’hui à la retraite, a travaillé sur les mesures coercitives, en particulier sur la contention pour pouvoir mieux s’y opposer. Et cela marche : il n'est pas seul.
Un ami nous a quittés. Comme le dit Roger Ferreri, son compagnon de travail et de réflexion critique, « avec lui disparaît un regard sans compromission sur ce qui agite nos semblables. Un regard libre, qui ne doit rien à un quelconque parti politique, ni à une quelconque école psychanalytique ».
Du nerf de bœuf au collier hérissé de pointes, un grand nombre d'appareils restreignant les mouvements « désordonnés » des patients sont imaginés dès l’invention de l’asile, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. Des médecins s’y sont pourtant farouchement opposés dès le XIXe siècle.
Bonne nouvelle, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est penché – pour la première fois de son histoire vieille de plus de quarante ans – sur la crise de la psychiatrie. Mauvaise nouvelle, il reste sur le bord de la route, et n’a pas grand-chose de plus à en dire que les autres instances qui, depuis dix ans, multiplient les rapports.
Dorothea Dix a beau être une pionnière de la défense des aliénés, elle est surtout une des figures invisibilisées de l’histoire de la santé mentale dont le combat a été redécouvert depuis vingt années outre-Atlantique. Dorothea Dix (1802-1887) consacra sa vie à la défense des aliénés et à l’amélioration de leurs conditions de vie au sein des institutions en Amérique du Nord. Extraits.