fous
Dangereux, meurtriers potentiels ? Les médias les présentent souvent comme tels. Les statistiques disent pourtant l'inverse, les malades mentaux subissent dix fois plus d’agressions qu’ils n’en commettent. Fabien, 44 ans, diagnostiqué schizophrène, a été abattu par des gendarmes à 8h30 du matin, mardi 13 août, à Semide, petit village des Ardennes...
C’est un texte étonnant que ces instructions données par Alexandre Pâris (1857-1933) aux gardiennes de la division des femmes de l’asile de Maréville car il détonne au regard de ce que l’on connaît de la condition aliénée à la fin du XIXe siècle. Il détonne par son ton, par son souci de détailler toutes les situations, par sa volonté de rendre l’asile moins arbitraire, d’en faire un lieu de soin, sans se faire beaucoup d’illusions, mais au sens même où aujourd’hui on parle de care.
C’est une tâche, c’est une honte, c’est surtout inutile. Elle comme l’isolement qui l’accompagne sont, depuis près de vingt ans, une pratique extrêmement courante dans les services d’hospitalisation de psychiatrie…
L’année 2025 pourrait être l’occasion d’une réflexion collective préparatoire à un plan d’action l’année suivante : faire de la santé mentale la priorité de l’année 2026, année anniversaire du centenaire de la naissance de Michel Foucault.
Ce sont des mots, des qualificatifs qui traînent. Des mots vite écrits, des expressions anodines qui montrent combien les vieux comme les fous ne sont pas tout à fait égaux aux autres…. Zoom sur quelques-uns de ces mots pas anodins.
La lecture des traités des médecins du XIXe siècle est toujours précieuse, surtout quand le présent tremble. Lisant la monographie de Paul Garnier, « Des idées de grandeur dans le délire des persécutions », publié il y a presque 150 ans à Paris, je découvre les observations du grand aliéniste Legrand du Saulle sur des cas de mégalomanies. À la page 85, le cas d’un certain Jean-Paul C. Toute ressemblance avec des hommes politiques actuels est... comme on veut.
Le Dr Jean-Dominique Gonzalez, psychiatre, chef du secteur à l’hôpital de Millau, est un homme intègre. Il a travaillé, fait son boulot avec sérieux et honnêteté. Il a appris. Il a vieilli. Il a près de 65 ans. Et il pensait avoir réussi à construire quelque chose de solide. Début juin, au cours d’une brève conférence de presse, il s'est effondré en racontant sa mésaventure...
Un article de discussion d’un cas clinique paru au début du vingtième siècle attire mon attention par la formulation du titre qui présente un cas « conscient de sa situation ». Un jeune homme atteint d’une paralysie générale suite à une syphilis se donne la mort. Pourquoi se pend-on quand on souffre de paralysie générale ? Pour nous, c’est évident : pour échapper aux souffrances qu’endurent les autres patients. En 1911, la question n’est pas tranchée : ce passage à l’acte ne résulte-t-il pas d’un accès dépressif lié à la paralysie générale ?
Schizophrène, autiste, neurodivers, normal. Aujourd’hui les frontières sont floues, en santé mentale des diagnostics se font et se défont, toujours plus contestés. Le jeudi 16 mai nous en avons débattu avec Bruno Falissard, pédopsychiatre, Juliette Speranza, philosophe, membre de France neurodiversité, Olivia et Fred, membres de l’association d’Humapsy. Extraits – choisis de façon un peu aléatoire - du débat.
La demande de diagnostic est évidemment compréhensible, légitime pour quelqu’un qui cherche à savoir ce qui se passe en lui, « dans sa tête » comme on dit. Pour les personnes de l’entourage cette question survient, chargée d’inquiétude : « mais qu’est-ce qu’il lui arrive ? », Mais trop souvent cette demande est transformée en une sorte d’injonction à désigner, non pour rassurer mais pour affirmer un savoir.