fous

Le livre de Nicolas Demorand est impressionnant, touchant, courageux, utile, et l’on pourrait aligner encore bien d’autres qualificatifs. Car ce n’est pas rien que de se déclarer ainsi, à un moment où la folie fait peur au point que l’on utilise le concept de santé mentale pour ne pas trop la nommer.

Tout coming out est bienvenu, pour autant qu’il aide ceux qui souffrent de la même chose à sortir de la solitude et du silence. Nicolas Demorand révèle publiquement sa bipolarité. Si cela donne à certains le courage de se battre contre leur propre maladie, très bien. Mais les autres, tous les autres ?

Nicolas Demorand a déchiré le voile, ce qui m’est d’abord apparu comme un geste important et utile. La lecture de son livre m’a peu à peu plongé dans un malaise.

Mario Colucci est un repère. Psychiatre, psychanalyste, directeur du Servizio Psichiatrico di Diagnosi e Cura (SPDC) du département des Addictions et de Santé mentale de Udine (Italie), il a longtemps travaillé à Trieste. Également auteur de nombreux travaux sur Franco Basaglia, il a accepté, pour VIF, de nous livrer sa réflexion sur la contention, reprenant des analyses passées.

Professeur de psychiatrie, chef de service d’un vaste secteur du Val-de-Marne au CHU de Créteil, Antoine Pelissolo est aussi premier adjoint au maire de Créteil. Il parle sans faux fuyant de la contention et de l’isolement en psychiatrie, faisant clairement la différence entre les deux, rappelant aussi qu’il y a des situations où le danger est réel.

Lors d’un séjour dans un village de montagne, j’ai été appelé au secours par une amie, pour un couple de personnes âgées, traumatisé par un incident assez dramatique qui s’est déroulé fin décembre avec leur petit-fils, Philippe, un jeune homme de 23 ans.

Au début des années 1970, une artiste singulière, jeune femme tout de noir vêtue, entre en scène. Dans des monologues aussi inquiétants que drôles, avec une voix sans pareille, Isabelle von Allmen s’invente Zouc.

Depuis janvier 2025, VIF a décidé de se saisir de la question de la contention. Nous avons essayé de rendre compte de l’histoire de cette pratique, et donné place aux abolitionnistes. Retour sur la position alambiquée de la Haute Autorité de santé.

L’histoire de l’opposition à la contention est ancienne ; elle a ses figures en France et dans le monde. Elle est faite de textes et d’images. Dans un livre de Sander L. Gilman, Seeing the insane, paru à New York en 1982, j’ai découvert William Norris, patient du Bethlem Hospital en 1814.

Il est unique, obstiné, précis. Depuis des années, Jean-Paul Lanquetin, infirmier de secteur psychiatrique, aujourd’hui à la retraite, a travaillé sur les mesures coercitives, en particulier sur la contention pour pouvoir mieux s’y opposer. Et cela marche : il n'est pas seul.