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Le train est propice au travail, même quand il est retardé. Le 7 juin, 20 minutes de retard. Le temps d’un café-croissant à la brasserie d'en face. Le prix ? 5,90 euros. Ce qui nous ramène aux pénuries de médicaments. Ce café-croissant, c’est plus du double que ce que coûte en pharmacie un traitement antibiotique (amoxicilline-acide clavulanique ou Augmentin®) pour un enfant : 2,58 euros le flacon de 30 ml (112 doses fractionnables)… pipette comprise.

Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu'il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu'au bout de la chose absurde. 

Comment faire avec la peur qui nous a gagné depuis le 9 juin au soir ? Avec la lecture peut-être ? Ne serait-ce que parce parfois, elle nous aide à mieux comprendre ce qui nous arrive. J’ai repris dans ma bibliothèque un livre paru en français il y a plus de vingt ans et qui fut écrit après la Seconde guerre mondiale, après l’élimination des juifs d’Europe et de leur culture.  

Face aux résultats des élections européennes et à la menace qui plane sur ceux des législatives, tribunes et communiqués se multiplient pour alerter sur les conséquences qu’aurait l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite. Deux exemples en santé, dont un sur la santé mentale.

Soyons direct, le programme du Nouveau Front populaire sur les questions de santé est pour le moins succinct. Cette dissolution fut bien sûr une surprise pour tous. Et de ce fait, nos politiques ont eu peu de temps pour s'y préparer. D'autant qu'une vieille habitude persiste à gauche, à savoir une grande pauvreté pour définir une politique de santé.

La France est un des pays où la prescription de médicaments est la moins encadrée et le remboursement le plus généreux avec, comme conséquence, des records, chaque mois vérifiés, en matière de n’importe quoi (voir la récente affaire des tumeurs du cerveau liées à la surutilisation de progestatifs). Un désastre consenti car rien de sérieux n’a été entrepris pour tenter d’améliorer les choses. Ce 4 juin 2024 est annoncé un plan pour la sobriété médicamenteuse conduit par… les industriels du médicament.

Dans les années sida, lorsqu’on ne connaissait aucun traitement, l’annonce de notre séropositivité nous inscrivait dans une sorte de loterie du destin : tu vis ou tu meurs ! La plupart d’entre nous étions jeunes, en pleine forme, assoiffés de vie et pourtant nous assistions impuissants à la disparition de nos proches, de nos amis, de nos amants. Cette confrontation à la mort, inhabituelle pour des jeunes, nous avons dû nous y habituer et nous avons aussi dû écouter ceux et celles qui voulaient mettre un terme à leur souffrance et à leur déchéance. 

En matière de médicament, les crises se suivent et se ressemblent. La dernière concerne les progestatifs et médicaments anti-androgènes comme l’acétate de cyprotérone (Androcur®) , une parfaite copie de l’affaire du Mediator®. Onze ans après, ce sont presque les mêmes chiffres et la même histoire.

L’affaire des cancers pédiatriques de Sainte-Pazanne, comme d’autres, témoigne du décalage, du fossé qui s’est creusé entre les craintes de la population et les non-réponses apportées par des autorités censées la protéger. C’est au minimum la faillite du dialogue et de la communication. Une absence de modestie devant les faits.

À commencer par la montagne magique, le grand récit de Thomas Mann, la représentation de la tuberculose et de ses traitements est largement associée aux classes dominantes. Les sanatoriums, presque cinquante ans après leur disparition, s’inscrivent dans un album médical des riches. Or il y a eu, dès la fin du XIXe siècle, un souci pour les patients pauvres. Dans un article publié en 1897, un médecin rapporte l’entreprise menée à Berne, en Suisse, pour les indigents.