Partenariats public-privé : qui dit mieux ?

Théo Birambeau

Cela sonne comme un couple parfait : partenariat public-privé. Qui dit mieux ? En tout cas, voilà un exemple que dans ce duo, l’un en tire des bénéfices à faire frémir d’envie.

Cela vient d’un colloque de l’Institut de relations internationales (IRIS) qui s’est tenu à Paris le 11 mai 2023 sur le thème « Géopolitique de l’accès aux médicaments : quels enseignements suite à l’épidémie du Covid19 ».
Un intervenant, Maurice Cassier, chercheur au CNRS, nous a rappelé que les vaccins à ARN messager ont pu être développés et mis à disposition très rapidement grâce à des aides massives d’argent public. Et ceci a été confirmé des deux côtés de l’Atlantique. Sans parler de procédures administratives spéciales et accélérées. Quand il s’est agi de fixer les prix, tout s’est passé comme si ces aides n’avaient pas existé et les États ont dû en quelque sorte payer deux fois. Pour le plus grand profit des laboratoires pharmaceutiques, et surtout de leurs actionnaires.
Les bénéfices nets (pas le chiffre d’affaires, pas les bénéfices bruts : le bénéfice, le profit net !) pour les deux fabricants (Moderna et Pfizer-BioNTech) s’élèvent à 56 milliards de dollars pour les années 2021 et 2022.

C’est ce que certains appellent un partenariat public-privé. Sacré couple ! Pour donner un ordre de grandeur, un profit de 56 milliards de dollars équivaut au PIB de la République démocratique du Congo, à deux fois celui du Sénégal et à quatre fois celui de Madagascar.

Bernard Bégaud