Par où est la sortie ?

Théo Birambeau

Bientôt un an, et nous ne voyons toujours pas… la sortie. Nous parlons bien évidemment de VIF, et non pas de ce Covid qui casse toutes nos certitudes. VIF est donc là, lancé et bien lancé, loin d’avoir encore atteint une quelconque vitesse de croisière. Les défis à relever sont intacts, avec  le risque de se satisfaire de « jolis » papiers ou de « belles » histoires. L’enjeu reste le même : tenter de faire bouger les choses, de déranger, tout en donnant la parole aux plus fragiles, partant du principe qu’ils ne sont pas le « problème » mais « une partie de la réponse » . 

Ce n’est pas simple. Il est difficile et délicat de donner la parole aux fous et aux vieux. Les premiers sont souvent abasourdis par leur souffrance. Quant aux seconds, outre le fait qu’ils ne sentent jamais tout à fait vieux quand ils le sont, cela peut se traduire par une envie de paix, de repli et de tranquillité et non celle de se battre.  La création du Conseil national autoproclamé de la vieillesse (CNaV), auquel nous participons, est de bon augure. Enfin, les inégalités de santé sont toujours en pleine forme. On en parle tout le temps, elles sont devenues un thème récurrent des discours des politiques, mais il y a toujours aussi peu d’actions et de volonté pour les combattre. Que faire ? Nous ne sommes guère aidés par ce satané Covid qui nous nous fige dans des repères parfois dépassés.   

En ces premiers jours de 2022, vingt ans après l’adoption de la loi de 2002, dite de « démocratie sanitaire » et dont on se demande souvent ce qu’il reste, tentons quelques vœux pour poursuivre l’aventure… 

  • Que les vieux se prennent… pour des vieux. Ce n’est pas forcément une bonne nouvelle de vieillir, mais cela vaut le coup d’essayer. 
  • Que l’on arrête d’invoquer les inégalités de santé, mais que l’on essaye simplement de construire des politiques publiques pour les réduire.
  • Que les fous soient écoutés, aidés, accompagnés… Que l’on arrête d’attacher certains malades, ou de les isoler pour leur bien… 
  • Que la fragilité ne soit plus un stigmate mais un lieu à partir duquel on peut construire autrement nos vies ensemble. 
  • Qu’autour des Ehpad, on stoppe la multiplication de normes pour laisser un peu de vie s’y glisser.  
  • Que la modestie reprenne de la hauteur, que l’on prenne au sérieux la science et ses doutes, que l’on nomme les choses, que nos médecins se taisent (un peu), que les malades s’énervent (souvent), que l’on parle santé sans avoir ni raison ni tort, simplement l’envie que cela bouge. Que la santé aussi ne prenne pas toute la place dans le débat public. Et que la médecine, son bras armé, n’oublie pas que sa fonction est d’être auprès des malades.
  • Et bien sûr, que VIF soit en pleine forme en 2022. Et pour cela, la bonne santé de nous tous. Celles et ceux qui le souhaitent pourront nous aider et/ou participer à notre aventure en adhérant à notre association Vieux, Inégaux, Fous, Fragilités et santé