Myriem a 25 ans, elle est étudiante en psychologie. Et elle écrit : « Bonjour, Je vous lance un appel. Je suis enfermée dans ma chambre. J’ai mal partout. Avec le confinement et mes problèmes, je n’arrive plus à suivre mes cours en ligne. Car j’ai un petit souci de santé : thyroïde, sinusite et problème digestif suite au stress permanent. Je me sens mal, enfermée dans ma chambre universitaire. En plus de cela, j’ai été victime d’un vol dans le métro ligne 13, on m’a pris tous mes papiers et même une somme d’argent qui me permet de vivre. Pouvez-vous m’aider à surmonter cette situation très précaire ? »
Le Covid a été souvent un terrible miroir, révélant les failles et les fragilités de notre société, en particulier les conditions et modes de vie de milliers d’étudiants, souvent isolés, aux ressources limitées. Vivre a parfois été pour eux un enfer.
Nous sommes loin de l’image d’Épinal d’étudiants aisés, heureux, avec devant eux une vie séduisante et colorée. La massification de l’université, depuis vingt ans, a changé la donne.
Déjà en 2004, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) et le Secours populaire français lançaient une campagne de solidarité intitulée : « Danger, étudiant ventre vide ».
Lors de la pandémie Covid, les files d’étudiants devant les points de distribution alimentaire ont mis pendant quelques temps la précarité étudiante au cœur de l’actualité. Fin 2022, le gouvernement décidait une aide exceptionnelle de dix millions d’euros destinée au soutien des étudiants les plus précaires.
Cette aide ponctuelle ne résout rien ou très peu. Pas de mesures pérennes, pourtant si nécessaires, comme la révision du système des bourses (critères d’attribution injustes, montants inadaptés – un tiers des boursiers ne reçoit que 100 euros par mois).
Étudiants pauvres, mais aussi étudiants solidaires, avec une foule d’initiatives qui ont vu le jour pour tenter d’apporter des solutions, mais souvent aussi de la nourriture. Comme l’association ÉPI à l’université de Compiègne, une ÉPicerie Innovante créée en partant du constat de la dégradation des conditions de vie étudiantes. Une étude révélait qu’en 2012, 10 à 15% des étudiants ne mangeaient pas à leur faim. ÉPI a ouvert à leur attention une épicerie solidaire proposant aide alimentaire et produits d’entretien aux étudiants compiégnois.
Devant ces fragilités étudiantes, quelle analyse faire ? Quelles actions mener ?
Venons en discuter, en parler,
lors d’un débat – VIF
le jeudi 13 avril à 19h,
à l’École pratique de service social,
92 rue Notre-Dame-des-Champs, 75006 Paris.
Avec
– Jean-François Laé, sociologue, membre de VIF, qui a longuement travaillé sur le sujet
– Marie-Paule Couto, maîtresse de conférences à l’université de Paris 8 Saint-Denis, membre de l’Observatoire de la vie étudiante pendant plusieurs années, et spécialiste des injustices en milieu scolaire et universitaire.
– Pol Corty, étudiant à l’université de Compiègne et vice-président de l’association ÉPI.
Comment accepter, dans un pays aussi riche que la France, qu’autant d’étudiants vivent à la limite du seuil de pauvreté ? Et comment y remédier ?
Retrouvons-nous le jeudi 13 avril pour en discuter ensemble.
VIF