Dès le mois d’avril 2020, sur le site Internet de la Maison de l’étudiant de l’université de Paris 8 Saint-Denis, dans l’onglet « Aide sociale ponctuelle », s’affiche un document de deux pages, avec un encadré : « Résumez en quelques lignes votre situation et listez vos difficultés rencontrées en cette période de crise. »
Auprès des étudiants en déroute, l’université s’engage à apporter des secours, des bons d’achat, des ordinateurs, des aides financières à celles et ceux qui sont en situation d’urgence.
Alors les étudiants sont invités à prendre leur plume.
Ils racontent sobrement la balance de leurs comptes au centre de quatre sources : la famille, les bourses, les petits boulots, les arrangements entre étudiants. Bourse, salaire, pension alimentaire, allocation, aide familiale, charges de loyer, transport, téléphone façonnent une balance qui penche du mauvais côté.
En bout de ligne, est indiqué « Reste à vivre ». Non pas une injonction à vivre quoi qu’il en coûte, mais un reste au sens d’un restant, un excédent. C’est l’indicateur final qui déclenchera ou non une aide financière.
Être éligible aux aides sociales, c’est pouvoir accéder aux bourses, puis des bourses à une demande de logement, puis du logement à l’aide au logement, etc. Dans ce parcours, les étudiants étrangers sont les plus malmenés.
Mais ce faisant, les problèmes de santé affleurent. Les corps sont atteints. On pense à tort qu’un étudiant est d’emblée en bonne santé ! Et là encore, ce sont les femmes qui s’exposent et demandent aides et conseils.
Jean-François Laé