Faire de la santé mentale la priorité de l’année 2026, année anniversaire du centenaire de la naissance de Michel Foucault. Un ensemble d’indicateurs (tentatives de suicide, conduites à risques, prises de psychotropes, addictions à l’alcool et aux produits stupéfiants, violences familiales…) sont aujourd’hui au rouge, témoignant d’une très forte souffrance psychique en population générale, et en particulier chez les plus jeunes.
L’année 2025 pourrait être l’occasion d’une réflexion collective préparatoire à un plan d’action l’année suivante. Ce moment de mise en commun pourrait prendre des formes multiples : le lancement d’enquêtes comportements et représentations multicentrées (ne négligeant pas les zones rurales ni les quartiers périphériques), le développement d’une véritable épidémiologie, l’ouverture de cahiers de doléances au sein des mairies.
Cette année d’attention devrait déboucher en 2026 sur des mesures semblables à celle du rapport Got en 1988 s’agissant du VIH, à savoir la création d’un Conseil national pour la santé mentale chargé de conseiller les pouvoirs publics selon une éthique sociale de manière indépendante, d’une Agence nationale de recherche sur les questions de santé mentale, disposant d’une autonomie et d’un budget propre, et enfin d’une agence de prévention des risques psychosociaux. La culture étant un très fort levier dans ce domaine, ce plan devrait s’accompagner d’un ensemble d’expositions au sein des musées français, petits et grands.
Bref, prendre la souffrance psychique au sérieux, et ne pas en parler uniquement lorsqu’un patient commet un acte violent.
Philippe Artières