Aliénés et morts de dénutrition en Vendée entre 1939 et 1944

Hôpital psychiatrique en Normandie aprés la guerre

Le 7 décembre 2019 a eu lieu une manifestation mémorielle en hommage aux patients décédés de dénutrition à l’hôpital psychiatrique de Vendée pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce texte est extrait d’une recherche personnelle menée à cette occasion.

Une situation générale dénoncée par les historiens

Après avoir été ignoré, le phénomène de famine dans les hôpitaux psychiatriques français pendant les premières années d’occupation de la Seconde Guerre mondiale a été mis en lumière dans de nombreuses publications. Les historiens sont unanimes à parler d’une famine lente subie par les patients, aggravée par les températures froides et l’absence de chauffage et de vêtements couvrants pour les patients des hôpitaux psychiatriques et les pensionnaires des hospices pendant les premiers hivers de la guerre1.

La famine a été le résultat de plusieurs circonstances qui se sont additionnées :

– La mise en place du rationnement alimentaire administré généralisé : celui-ci a délibérément institué des rations insuffisantes pour les patients aliénés (nettement plus faibles que pour la population générale1), et est à l’origine d’un déficit calorique et vitaminique important2 dont découlent les cas somatiques de cachexie, inanition, diarrhées, œdèmes, signalés dans les causes de décès ;

– Les difficultés d’approvisionnement liées au rationnement de l’essence et à la diminution de la production agricole dont une partie a d’abord été réquisitionnée pour l’intendance militaire française, puis par l’occupant allemand ;

– La défaillance des fermes implantées dans les établissements psychiatriques à nourrir les patients du fait du manque de semences pour l’agriculture et d’aliments pour l’élevage, et peut-être aussi d’un détournement du peu de production pour l’usage des personnels et leurs familles – comme cela a été dénoncé pour plusieurs hôpitaux ;

– La diminution du nombre des personnels pour s’occuper des patients du fait de la mobilisation générale puis de la captivité de ceux qui ont été fait prisonniers sur les fronts ;

– Le détournement de denrées et produits agricoles et agro-alimentaires pour alimenter le marché noir ;

– La hausse des prix alimentaires incompatible avec les maigres budgets hospitaliers alloués ;

– Et enfin la surpopulation hospitalière liée au transfert de patients réfugiés en provenance des départements occupés.

La surmortalité des patients due à la famine est difficile à mesurer car les informations diagnostiques manquent souvent dans les dossiers médicaux. On estime au niveau national 78 287 personnes décédées dans les hôpitaux psychiatriques et hospices entre 1940 et 1945. Le rapport de la mission du Pr Azéma estime la part liée à la dénutrition à 43 000 victimes. Le Dr Bonnafé avait estimé ce nombre à 40 000. Au Vinatier à Bron, la surmortalité est estimée à 2 000 morts et plus de 3 000 à l’hôpital psychiatrique de Clermont-de-l’Oise.

Sans qu’on puisse faire le parallèle, remarquons que le plan Aktion T43conduit par les autorités nazies en Allemagne et en Autriche entre 1939 et 1941, qui a visé à l’extermination des handicapés physiques et mentaux aurait fait entre 70 000 et 80 000 morts, amenant certains historiens à reprendre l’expression d’extermination de Max Lafont4 pour la situation française.

Dès 1939, les premiers réfugiés

Dès septembre 1939, les premiers réfugiés arrivent en provenance de l’Est. La Vendée accueille alors des réfugiés ardenais5.

Le 21 juin 1940, l’armée allemande pénètre en Vendée. Le 22 juin les villes de La Roche-sur-Yon, préfecture, et de Challans tombent sous les forces ennemies. Le lendemain c’est le tour de Fontenay-le-Comte et des Sables d’Olonne. Le même jour, les accords de l’armistice fixent la ligne de démarcation qui coupe la France en deux zones : la zone occupée et la zone libre.

La Vendée se trouve en territoire occupé. On comptera jusqu’à 30 000 soldats allemands en stationnement en Vendée encore en août 1944.

Dès la déclaration de guerre, en septembre et octobre 1939, les premiers réfugiés comptent aussi des malades et vieillards évacués des hôpitaux et des hospices des zones envahies par l’armée allemande.

En mars 1940, un nouveau plan de répartition des réfugiés est mis en œuvre devant l’ampleur des évacuations. Il attribue à la Vendée le seul arrondissement de Mézières-Charleville, soit 82 000 personnes provenant de 107 communes6.

Le rationnement alimentaire

Dès septembre 1940 est mis en place le système du rationnement avec l’attribution de cartes alimentaires individuelles qui va marquer profondément l’économie et la société française sous l’Occupation, donner lieu au marché noir et être en grande partie responsable de la famine dans les hôpitaux psychiatriques ainsi que dans les hospices.

Une véritable hécatombe

Établis par le Dr Delmond, médecin directeur7, pour le Préfet de Vendée Gaston Jammet8, les rapports annuels de l’Hôpital psychiatrique de la Vendée à La-Roche-sur-Yon regorgent de données intéressantes sur la situation sanitaire des patients. On y lit la forte évolution de la population hospitalisée et la progression de la mortalité sur la période 1939-1942.

Les rapports annuels établissent aussi le constat d’une véritable hécatombe parmi les malades internés. Sont ainsi dénombrés en 1939, 79 décès sur 1 047 présents (dont 896 aliénés et 151 pensionnaires), en 1940, 121 décès sur 1321 présents (dont 1 180 aliénés et 141 pensionnaires), 203 décès sur 1 001 personnes présentes au 1er janvier en 1941, 183 décès sur 1059 présents (dont 159 pensionnaires) en 1942. Le nombre de décès retombe à 46 en 1943 et à 35 en 1944. Ils concernent essentiellement les aliénés.

Les aliénés originaires des départements hors Vendée ont payé singulièrement le prix de la faim du fait de leur isolement par rapport à leurs proches et de l’absence de ravitaillement dont ils auraient pu bénéficier grâce à eux. On dénombre par exemple 105 patients originaires d’Alsace décédés entre 1940 et 1944 sur les 164 accueillis en 1940. On recense par ailleurs 60 patients décédés évacués des Landes (Mont-de-Marsan), 18 décédés évacués de Nantes (Hôpital Saint-Jacques), 19 décédés réfugiés ardennais arrivés dès 1939 et 6 d’autres en provenance d’autres territoires.

La mortalité est plus forte dans les tranches d’âge de 50 ans et plus, et plus particulièrement sur les deux tranches des plus de 60 à 70 ans et des plus de 70 ans, et plus marquée sur les années 1941-1942 où les effets du rationnement se sont fait sentir plus sur les tranches d’âge à partir de 50 ans – âge déjà avancé pour les patients psychiatriques à l’époque.

Le rapport médical du médecin directeur, Dr Delmond, indique pour l’année 1940 61 décès chez les hommes et 60 chez les femmes. Les causes indiquées sont pour les hommes 10 cas de cachexies et 13 cas de tuberculose. Pour les femmes sont dénombrés 15 cas de cachexie et 6 cas de tuberculose.

La vie à l’asile de La Roche-sur-Yon

Dans un article paru dans L’Ouest-Eclair le 2 mars 19419, le Dr Delmond déclare : « La population globale de l’asile dépasse 1100 personnes si l’on compte les employés. » Il précise qu’il y a plus de 1 000 malades dont 560 femmes et 450 hommes. À la question d’un journaliste, il répond que presque tous les malades sont vendéens, indiquant que « sur un budget annuel de 4 millions […] on compte 75 000 francs environ pour les malades de l’extérieur ».

L’article est intéressant pour cerner l’organisation qui prévalait. Le Dr Delmond indique que les malades sont répartis en trois quartiers : le quartier de séjour, le quartier de traitement, le quartier d’observation. Il précise à propos de la prise en charge : « D’une façon générale, nous nous appliquons non seulement à guérir les malades, mais encore à les rééduquer, à leur redonner le goût de l’existence et du travail. » Le Dr Delmond précise que certains malades travaillent, l’établissement disposant d’une ferme de quarante hectares, un immense jardin et une carrière dont sont extraites les pierres servant à l’entretien des chemins. Il mentionne aussi que l’établissement a des ateliers (menuiserie, forge, peinture, maçonnerie…), une boulangerie et une boucherie où, sous la surveillance d’infirmiers, travaillent une centaine de patients hommes. Une centaine de patientes femmes sont employées à la buanderie, la lingerie et la broderie. Les malades qui travaillent touchent « un pécule avec lequel ils peuvent acheter du supplément », indique le Dr Delmond qui, à aucun moment rapporté par le journal, ne fait alors allusion à la situation difficile des patients.

On peut légitimement considérer que le médecin directeur s’est résolu à la situation qui prévalait alors et n’a pas été acteur pour la corriger et améliorer le sort des patients aliénés. Les révélations le concernant faites après-guerre montrent une certaine intelligence avec l’occupant.

Les difficultés de la ferme de La Gimaudière

Le registre des délibérations de la commission de surveillance fait état d’une communication du médecin directeur lors de la séance du 11 juillet 1941 qu’il est intéressant de retracer ici pour comprendre le contexte, car on imagine que lorsqu’un hôpital psychiatrique dispose d’une ferme, il n’aurait pas dû y avoir de famine.

Le Dr Delmond y expose la nécessité d’un renouvellement prochain du bétail de la ferme et d’une réfection complète des étables de l’exploitation agricole de La Grimaudière, la grande dalle où est implanté l’asile créé en 1853.

Le renouvellement du bétail est imposé par la situation sanitaire des animaux (16 vaches et 2 bœufs) touchés par la tuberculose. La commission prend acte de la nécessaire élimination d’une partie du cheptel contaminé et de la désinfection des étables, ainsi que de la nécessité d’un budget additionnel pour faire face à ces mesures. La commission prend aussi acte du fait que « le renouvellement complet de ce bétail sera probablement difficile dans les circonstances actuelles où le cheptel a subi une forte réduction numérique ». On peut évidemment en déduire que les difficultés rencontrées dans l’exploitation de la ferme ont eu un impact sur les ressources alimentaires disponibles pour les patients de l’hôpital en 1941 et 1942.

Le double fléau de la tuberculose et de la dénutrition

Le rapport du médecin-chef du service des femmes de 1942 décrit de manière explicite la situation sanitaire des femmes hospitalisées : « On peut noter qu’une des causes dominantes des décès reste comme les années antérieures la tuberculose, mais il s’agit encore et surtout cette année de décès dus essentiellement à des états de cachexie avec troubles carentiels et dénutrition marquée. Les restrictions alimentaires ont frappé plus particulièrement nos malades. […]. Avec le régime actuel [les malades agités] sont rapidement cachectiques à la suite d’une fonte musculaire des plus rapides. Aucune médication ne peut alors remplacer les éléments essentiels qui manquent à ces malades. L’évolution progressive vers la mort se présente chez eux constamment sous un même tableau clinique, en rapport avec les mêmes causes […]. »

Le rapport médical du médecin-directeur pour 1942 dénombre 90 décès chez les hommes dont 48 cas de cachexie et 13 cas de tuberculose. Chez les femmes, on dénombre 92 décès dont 42 cas de cachexie (dont 24 sont qualifiés d’état de dénutrition) et 14 par bacillose pulmonaire.

À partir de 1943, une amélioration se fait jour. Le rapport médical du médecin-directeur mentionne : « Malgré les conditions de l’approvisionnement extrêmement dur, nous avons cependant pu améliorer dans une certaine mesure en 1943 le ravitaillement de notre population de malades. L’incidence d’un retour à un régime alimentaire normal sur la mortalité dans notre établissement a été immédiate et manifeste : alors qu’en 1942 nous avions perdu 183 de nos malades, […] le pourcentage est redescendu à 9,89 % et se rapproche plus sensiblement du nombre observé avant-guerre. »

Le rapport fait état aussi de la question de l’alcoolisme, alors endémique en Vendée mais en diminution sous l’Occupation du fait des restrictions apportées dans l’approvisionnement : « Malgré la diminution de la consommation de vin dans le département, les cas d’alcoolisme neuropsychique ont été encore nombreux cette année. Ils sont représentés principalement par les cultivateurs récoltants dont la consommation de vin est peu affectée par les mesures de restriction prises. »

Avec 91 décès chez les femmes, « Le pourcentage de décès se trouve de 13,81%, donc plus élevé que les années précédentes et inverse par rapport au pourcentage des décès masculins des deux années antérieures. Dans nos précédents rapports nous avions envisagé que la moindre mortalité des femmes dans les deux précédentes années, par rapport aux hommes, semblait tenir au fait qu’elles paraissaient s’acclimater mieux à l’état de dénutrition qui sévit dans nos établissements. Il semble qu’au bout de trois ans elles aient été conduites à un certain état d’épuisement, et il paraît que c’est maintenant leur tour de sombrer dans les décès d’origine carentielle ». Un témoignage flagrant sur la situation rencontrée par les patientes. La suite du rapport confirme les éléments : « Le poids moyen des décédées par individu est d’environ quarante kilos, ce qui implique une forte dénutrition générale. »

La médecin-chef, Mme le Dr Rallu, établit le lien entre tuberculose, dénutrition et maladie mentale : « La tuberculose […] est suivie de la cachexie progressive avec ou sans collapsus, avec ou sans avitaminose […] et répond à la défaillance des organismes devant la dénutrition renforcée dans ses effets par la maladie mentale. »

Le tournant de 1944

En 1944, le rapport médical établi indique 93 décès, précisant que « les causes principales de la mort étaient la sous-alimentation et la tuberculose : plus du tiers des cas chez les hommes et plus de la moitié chez les femmes ». Les cas de cachexie s’élèvent à 11 pour les hommes et 28 pour les femmes (dont 6 en état de dénutrition-cachexie et 7 en état de dénutrition-avitaminoses multiples).

Ce rapport fait aussi état de plusieurs évènements importants intervenus au cours de l’année 1944 :

– Évacuation de 595 patients vers d’autres établissements psychiatriques de l’intérieur sur ordre des autorités occupantes avant la Libération ;

– Retour de 200 malades « améliorés » dans leurs familles ;

– Plusieurs cas de diphtérie chez les patients dont 3 mortels, et un cas de diphtérie mortelle chez une infirmière de l’établissement10 ;

– Changement dans la gouvernance médicale : départ du médecin-directeur Dr Delmond après la Libération, mise en disponibilité du médecin-chef Dr Rallu sur sa demande, nomination du Dr Fail11 en qualité de médecin-directeur.

En synthèse

Globalement, sur la période 1940-1942, on compte 278 décès chez les hommes, 229 chez les femmes et 181 décès avec cause de cachexie. On ne peut toutefois réduire le nombre de morts de la faim aux seuls cas de cachexie, car la dénutrition donne lieu aussi à une baisse des défenses immunitaires et nombre d’infections ou pathologies pulmonaires sont liées à l’état de dénutrition des personnes.

Le témoignage de Marie

Un ouvrage écrit par la parente d’une patiente aliénée contre sa volonté à l’asile est le seul témoignage de cette tragédie. L’auteure, Odile Berthomeau12, écrit : « Marie fut victime de l’extermination douce des aliénés mentaux, inéluctablement induite, sous l’Occupation, par le gouvernement de Vichy. » Elle cite un bulletin de santé établi par l’hôpital, le dernier (et le seul cité) transmis à la famille :

« Bulletin du 2 décembre 1942 : Votre petite présente une diarrhée incurable et son état physique s’aggrave ; son état physique nous inquiète beaucoup. »

Le 12 décembre 1942, la famille reçoit un télégramme lui annonçant la mort de Marie. Odile Berthomeau raconte la visite de la famille à sa parente défunte et son inhumation : « Fagotte et Pierre constatèrent l’extrême maigreur de Marie. […] En ces temps de pénurie liée à l’Occupation, Fagotte dut laisser ensevelir sa fille dans une tombe derrière l’hôpital. Elle remarqua l’alignement des nombreux monticules surmontés d’une croix de bois. » Ainsi se trouvait le cimetière des aliénés.

Odile Berthomeau poursuit son récit en racontant les échanges entre la mère de Marie, Fagotte, et d’autres patients : « Malgré sa douleur, Fagotte remarqua la grande maigreur des autres malades. On lui apprit que, comme le reste de la population, la direction de l’hôpital avait dû expédier une quantité de denrées alimentaires considérable destinée, en grande partie, aux Allemands. »

Inévitablement nous vient cette image glaçante des malades aliénés de l’hôpital psychiatrique de Clermont-de-l’Oise photographiés en 1944, qui fait penser aussitôt à d’autres images des rescapés des camps.

Il y eut aussi des rescapés de la faim dans les hôpitaux psychiatriques.

La situation de dénutrition qui a frappé les patients hospitalisés en psychiatrie à La-Roche-sur-Yon entre 1940 et 1944, sévit en effet dans la quasi-totalité des hôpitaux psychiatriques et dans les hospices pendant cette période.

Pascal Forcioli

Past-directeur du centre hospitalier Georges-Mazurelle – EPSM de Vendée

Nos sources : Nos recherches se sont établies à partir des rapports annuels du médecin-directeur, le Dr Jacques Delmond, établis pour le préfet de la Vendée13, et du médecin-chef de la section des femmes, Mme le Dr G. Rallu, ainsi qu’à partir du registre des délibérations de la commission de surveillance14 de l’hôpital psychiatrique de la Vendée et de plusieurs correspondances officielles sur la période 1939-1945 déposées aux Archives départementales.

[1]) L’hiver 1939-1940 est un des plus froids depuis 1838 enregistrés en France ; l’hiver 1940-1941 est également très rigoureux avec de longues périodes de température négative et de tempête de neige

2) La ration quotidienne allouée selon le système des cartes d’alimentation aux aliénés de moins de 70 ans baisse entre 1940 et 1942 : 1200 calories fin 1940, de 1000 à 1100 fin 1942 alors que le besoin normal journalier est de 2400 à 3200 calories selon l’âge et l’activité (source Académie de médecine 17 novembre 1942)

3) Aktion T4 est le nom retenu après 1945 pour cette action conduite sous la direction du Bureau central T4 de la chancellerie du Führer. Même si cette action cessa officiellement en août 1941, l’extermination des handicapés se poursuivit tout au long de la Seconde Guerre mondiale.

4) Un des ouvrages de référence, Max Lafont, L’extermination douce, Éd. Le bord de l’eau – 2000.

5) Le plan d’évacuation des populations exposées à l’ennemi, élaboré par le ministère de la Guerre dès le début de l’année 1939, attribue à la Vendée la charge de recevoir les habitants des Ardennes.

6) Ce qui explique le dénombrement de patients aliénés originaires des Ardennes parmi les morts de la Grimaudière.

7) Le Dr Jacques Delmond, ancien interne des hôpitaux psychiatriques de Paris, a exercé longtemps à Sainte-Anne, puis a rejoint l’asile de la Grimaudière suite au départ à la retraite du Dr Damaye. Il a été mobilisé entre 1939 et 1940, période pendant laquelle c’est le président de la commission de surveillance qui assure son intérim. Il reprend ses fonctions après sa démobilisation de 1940 à 1944. Il fut révélé en 1944 qu’il appartînt à la Milice et à la Légion des volontaires français et condamné après-guerre pour intelligence avec l’ennemi.

8) Gaston Jammet (1892-1082) fut préfet de Vendée entre le 25 septembre 1940 et le 7 septembre 1944, interné à la Libération, mis en disponibilité puis révoqué (1944), puis acquitté par la Cour de justice de Vendée et retraité d’office (1945)

9) L’Ouest-Eclair (édition Vendée) 2 mars 1941 « Une ville à la porte de la ville – Plus de 1200 personnes se meuvent dans le cadre immense de la Grimaudière » – page 3

[1]0) Mme Tessier-Guillet

1[1]) Le Dr Fail ne prendra ses fonctions qu’en juin 1945, étant engagé comme combattant FFI. Son intérim est assuré par le Dr Cullère président de la commission de surveillance

[1]2) Odile Berthomeau, « Le chagrin de Marie », Les Moissons, 202à

[1]3) Compte-rendu administratif et médical établi chaque année conformément à l’article 65 du règlement sur le service intérieur des hôpitaux psychiatriques par le médecin directeur, approuvé par la commission de surveillance et transmis au Préfet du département.

[1]4) La commission de surveillance était présidée par le préfet du département et tenait alors lieu de conseil d’administration.