Un contre-salon des vieilles et des vieux, pour faire date ?

La vieillesse n’est qu’un problème : un problème intime, personnel, un problème familial, un problème de société. Un problème auquel d’autres cherchent des solutions qui, au passage, ne sont jamais proposées par les intéressés. Tout le monde a son avis, les médecins, les politiques, les économistes, les planificateurs, les démographes, les familles… Et nous, les vieux et les vieilles, quand allons-nous nous exprimer sur nos choix ?

Si les choix faits jusqu’à présent étaient satisfaisants, cela se saurait.
Nous sommes unanimes pour dire que le secteur vieillesse est en souffrance et que l’on vieillit dans la crainte de ne pas être bien traité, que les travailleurs de ce secteur sont en difficulté et que l’on a de plus en plus de mal à recruter, que le modèle économique de ces grosses structures d’accueil est défaillant.

Plutôt que de remettre à plat les choix faits dans ce secteur, on continue dans le même sens et on rajoute par-ci tel budget, tel règlement, par-là tel dispositif, telle adaptation… C’est la politique des petits pas, qui nous mène tout droit dans le mur, alors que nous devrions avoir le courage de repenser globalement les moyens à mettre en œuvre pour répondre tout à la fois à la satisfaction des vieux et des salariés du secteur, aux équilibres budgétaires et à la pérennisation des dispositifs devant la montée en charge prévisible.

Une vision consciente et active

Ne prenons pas le problème par de mauvais biais.
Dire qu’il faut 600 000 lits pour satisfaire la demande des personnes en perte d’autonomie ne suffit pas, si l’on ne prend pas en compte la satisfaction des personnes concernées.
Dire que vieillir au domicile est la panacée et la solution à toutes les difficultés n’est pas non plus une solution au recrutement dans le secteur.

Le problème est complexe, les recettes universelles n’existent pas.
Créer un environnement, un écosystème bienveillant nécessite d’avoir un regard positif sur les vieilles et les vieux. Une société qui n’aime pas les vieux ne peut pas créer un environnement bienveillant. À commencer par les vieux eux-mêmes que l’on doit informer, éduquer pour qu’ils arrêtent de voir la vieillesse par le prisme d’une société âgiste, et qu’ils la remplacent par une vision consciente et active de cette époque de leur vie.

L’empowerment, la capacité de reprendre le pouvoir sur ce que nous sommes, c’est ce que nous voulons porter au contre-salon.
Se rencontrer, échanger et agir en groupe est l’amorce d’un changement pour que nous ne soyons plus sur le côté de la route mais au contraire au centre des choix et des décisions qui sont prises et qui nous concernent.

Francis Carrier

#RienPourLesVieuxSansLesVieux

Contre-salon des vieilles & vieux, 17-19 novembre 2023, Halle des Blancs-Manteaux, Paris.
Débats, ateliers, stands, exposition, librairie, restaurant…
Pour écouter, rencontrer et agir !
Le programme détaillé sur : www.cnav-demain.fr