Depuis des décennies, le silicone liquide a été utilisé par injection pour modifier d’une façon instantanée l’apparence corporelle avant d’être interdit en 1997 en France. L’attraction de ce produit par des personnes souhaitant obtenir un corps idéalisé a aussi été favorisée par son faible coût.
Majoritairement utilisé par des femmes trans mais aussi par des femmes cis souhaitant obtenir une transformation rapide de leur corps, le silicone a été utilisé en injection dans le visage, les fesses, les cuisses et la poitrine.
Dans les années 1950, l’absence d’un milieu médical bienveillant et compétent pour les femmes trans a favorisé les réseaux parallèles pour se fournir en hormones et en produits de tous genre pour réaliser sa transition. Bambi, femme trans, témoigne de ces échanges entre amies qui se passaient les bons plans pour leur transformation corporelle. La prise d’hormones et les injections de silicone faisaient partie des moyens classiques pour réaliser sa transition.
Cette culture de réseaux a perduré, notamment en Amérique latine. L’attractivité de produits peu chers, facilement accessibles, avec l’aide de pseudo spécialistes a particulièrement séduit les femmes trans. Le silicone pouvait aussi bien venir de produits industriels, absolument incompatibles avec un usage médical.
Graves atteintes physiques
Ces injections n’étaient pourtant pas sans risques. Des conséquences immédiates lors des injections avec des embolies fatales pour un quart des patients. Mais aussi des conséquences graves sur le long terme, dues à la dispersion et au déplacement du liquide injecté dans le corps.
Une dégradation esthétique, des douleurs permanentes et jusqu’à une incapacité à pouvoir dormir ou se déplacer sans la prise constante d’antidouleurs. Les rares documents médicaux sur les conséquences physiques de la prise de silicone montrent des situations de très grandes et graves atteintes physiques.
Le nombre de personnes mortes suite à ces injections aussi bien France que dans le monde est inconnu.
Mais les médecins sont formels sur le pronostic létal à moyen terme pour les personnes souffrant de ces syndromes. La seule solution envisageable semble une opération de retrait du silicone injecté mais qui ne permet que de retirer qu’une partie de ce liquide. Les examens pour évaluer la dispersion dans le corps ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale et les opérations chirurgicales non plus.
Kori, qui vit avec une incapacité physique importante a lancé une cagnotte pour pouvoir financer son opération à l’étranger. Mais que deviendront toutes celles qui n’auront pas la possibilité de financer cette opération ?
Les personnes qui souffrent des conséquences de ces injections sont le plus souvent démunies et n’ont pas les ressources nécessaires pour une prise en charge de leur pathologie. Peu de lieu en France permettent une prise en charge médicale globale des personnes trans et donc elles survivent pour la plupart sans prise en charge médicale dans la crainte de ne pas être bien accueillies par un professionnel qui n’a pas la connaissance des problèmes que rencontrent les personnes trans.
Francis Carrier
Références :
– CeGGID, hôpital Bichat-Claude Bernard (Paris)
– Acceptess-T
– « Silicone Injections », Journal of Cutaneous and Aesthetic Surgery
– « Les dangers du silicone liquide pour les femmes trans », XY Media
– « Sur YouTube, les conséquences dévastatrices du silicone pour les femmes trans », Télérama
– « Complications dermatologiques observées chez les personnes transgenres », Images en Dermatologie