Les Paralympiques s’achèvent avec le sentiment d’avoir donné un coup de projecteur au handicap « visible » : bras manquants, moignons, amputations…
Et quand on ne voyait pas le handicap, on se demandait avec quel handicap vivaient les compétiteurs.
Ce déluge d’images aura certainement remis en cause celles que notre société de valides porte toute l’année, dans les médias, les publicités… : des corps sublimés, parfaits et jeunes !
Cette rencontre de deux mondes est un choc.
Profitons-en pour nous poser quelques questions.
L’émancipation par le sport
Ces corps meurtris apparaissent dans un contexte particulier : celui de la performance.
Le sport est ainsi l’outil de revalorisation d’une population qui vit, pour la plupart, en marge de notre société. Est-ce à dire que les personnes vivant avec un handicap que nous acceptons sont celles qui se battent, qui dépassent les obstacles qu’on leur met tout au long de leur vie ?
Est-ce à dire que l’émancipation ne peut pas passer par l’outil intellectuel ? Faire des études, avoir un métier, ne sont-ils pas la première voie vers laquelle on doit se diriger pour être autonome ?
Ce focus sur la puissance physique fait vite oublier les difficultés que les personnes vivant avec un handicap rencontrent pour s’intégrer dans la société.
Lutter pour l’indifférence ou les différences ?
L’autre sujet tourne autour du concept d’assimilation ou de différenciation. À vouloir être traité comme tout le monde, ne risque-t-on pas de faire disparaître la nécessaire adaptation de la société aux différences des personnes ?
Gommer les différences est une voie dangereuse. Le combat doit être sur l’équité : l’égalité des chances.
Francis Carrier