
C’est Nathalie, sa fille de 50 ans, qui se pose la question dans la publicité affichée sur les panneaux Decaux de Marseille.
« Maman » est là, sur la photo, devant elle, devant sa fille… Les deux femmes se regardent, mais visiblement ne se parlent pas… Les Jardins d’Arcadie, qui cherchent des clients pour vendre leurs résidences pour nouveaux seniors, ont donc fait le choix de s’adresser à la fille qui, par amour pour sa mère, se pose des questions sur la grandeur de la maison…
Pense-t-elle, peut-être, que sa mère pourrait se perdre dans cette maison trop grande dont elle connaît pourtant tous les recoins ? Pense-t-elle que ce ne serait pas mal de récupérer la maison pour y mettre mari et enfants, car après tout sa mère n’a pas besoin de tant de place ? Pense-t-elle que ce serait pas mal de vendre la maison pour pouvoir acheter un appartement aux Jardins d’Arcadie. Une résidence où les vieux se sentent si bien… Ou pense-t-elle tout simplement que vendre la maison pour récupérer l’héritage est dans l’ordre des choses ?
Que de mauvaises pensées, me direz-vous ! Car c’est pour le bien de cette vieille dame à qui on ne va pas demander de répondre à la question : où avez-vous envie de vivre ?
Cette publicité est violente, discriminante. Pourquoi ne pas s’adresser directement à la vieille dame ? Pourquoi ne pas entendre sa réponse ? Pourquoi nier l’autonomie d’une personne qui ne donne aucun signe de confusion mentale, mais qui apparaît simplement comme vieille ? Une fois encore, sois vieille et tais-toi !
Francis Carrier